Qu’est-ce qu’il fallait pour me faire louper Mogwai, les titans du post rock qui jouaient également sur Lille en ce jeudi soir ? Rien de moins que les auteurs d’un des albums les plus excitants paru cette année. J’étais en effet passée à côté des 5 anglais d’Eagulls jusqu’à la sortie en mars dernier de leur premier long format, un effort qui se présente comme le meilleur du post punk, rageur, tendu et vivifiant. Eagulls ne cherchent pas à proposer quoique ce soit de nouveau, se contentant d’aligner des titres imparables avec classe et envie, et c’est déjà beaucoup. Et puis il y a ce passage chez Letterman, et ce chanteur, George Mitchell, les yeux fermés, possédé… Merde, je veux voir ça en vrai.
[youtube id= »QYpT4FNvNnE » width= »620″ height= »360″]
La première partie est assurée par un groupe local Udo Und Brigitte, quatuor proposant une pop plutôt inoffensive… C’est parfois joli mais ce qui en ressort surtout pour moi, c’est pas mal d’ennui, et quand je commence à rentrer dans le concert, je suis vite refroidie par les intermèdes interminables entre les morceaux, et un espèce de décalage, de second degré… C’est pas désagréable et on entend quelques bonnes idées, notamment par le chant de « brigitte » (prononcé à l’allemande), leur set est assez varié, parfois dream pop, parfois plus nerveux… Mais le tout reste trop amateur et peu passionnant…
[youtube id= »C-AM5nBSZBo » width= »620″ height= »360″]
Tout le contraire de ce qui arrive après. Le concert donné par Eagulls ce soir est fidèle à mes attentes, ça joue fort, ça joue vite, et ça joue bien. On entre d’emblée dans le vif du sujet avec l’imparable single Nerve Endings, et à partir de là, ça enchaîne sans temps mort pendant une quarantaine de minutes. Direct et définitif. L’ambiance est tendue, on navigue donc entre post punk, shoegaze, noise avec une énergie et une propension indéniable à trousser derrière tout ça des petits hymnes avec refrains fédérateurs. Le groupe se positionne ainsi entre ombre et lumière, avec une révolte et une colère qui ne sombre jamais dans la défaite. L’attention est vite captée par le sus-citée Georges Mitchell qui adopte toujours la même position, avec cette danse de serpent, les yeux fermés, suspendu à son micro et ce chant toujours hurlé, rageur… Mais les autres musiciens ne sont pas en reste, le son est maîtrisé, sec et tranchant. Les types ne ressemblent à rien, une bande de potes basiques, qui contrent l’ennui et le désespoir à grands coups de guitares et de cris. Le concert est vite terminé, mais sans qu’on se sente biaisé tant ils ont donné, alignant les morceaux d’Eagulls ainsi qu’une reprise de Requiem de Killing Joke. Sans rien inventer, ils se révèlent plus modernes et excitants que beaucoup. Ça fait sacrément du bien !
[youtube id= »fVcGkU2b5Ak » width= »620″ height= »360″]
Un commentaire on “LIVE REPORT : Eagulls @ La Malterie”
Bonjour Chloé,
Je suis Aurélie et je travaille à La Mission. Nous nous occupons du groupe Eagulls dont tu as fait le Live Report. Encore merci ! Comment pourrais-je te contacter et te soumettre d’autres projets comme celui http://la-mission.com/communiques/appletop.html qui j’en suis sûre pourrait te plaire ?
Dis -moi,
A très vite,
Aurélie.